Les jeunes adultes pauvres et itinérants qui fréquentent les Auberges du cœur ne sont pas comme les autres. Pourquoi? Qu’est-ce qui les différencie des jeunes en général? En vérité, peu de choses. Où est-ce que tout a déraillé, alors? Pourquoi ces jeunes se retrouvent-ils si loin de leurs rêves? Pourquoi certains rêvent-ils encore si peu ou plus du tout?

La réponse est évidemment différente pour chacun des 3500 jeunes adultes pauvres et itinérants (en moyenne) hébergés chaque année par les 32 Auberges du cœur du Québec. On peut toutefois dire qu’au fil des ans, l’accumulation des difficultés, des déceptions et des pertes a installé chez la plupart de ces jeunes un mal de vivre qui est venu saper à la base l’élan qui les animait au temps où les rêves avaient encore un goût de possible. Les ruptures répétées sont venues trop souvent attaquer la racine même du sentiment d’appartenance qui donne un sens à l’idée de vie en communauté. Pourquoi ces jeunes se retrouvent-ils si loin de leurs rêves? Pourquoi certains rêvent-ils encore si peu ou plus du tout?

 


Histoire de jeunes adultes pauvres et itinérants

Dans la plupart des cas, les jeunes adultes pauvres et itinérants qui fréquentent les Auberges du cœur ont un passé mouvementé. Leur histoire est ainsi marquée par :

  • Des conflits familiaux
  • D’importantes difficultés d’apprentissage ou de comportement
  • De négligence ou abandon parental
  • De toxicomanie chez l’un ou l’autre des parents (ou les deux)
  • De problèmes de santé mentale (dépression, troubles de la personnalité, psychoses)
  • D’abus physique et sexuel
  • De violence
  • De placements en famille d’accueil ou en Centre jeunesse
  • De pauvreté

 

À leur arrivée dans une auberge du cœur, les jeunes adultes pauvres et itinérants ont souvent dans leur sac :

  • Pauvreté
  • Toxicomanie
  • Très faible scolarité
  • Peu ou pas d’expérience sur le marché de l’emploi (donc peu compétitifs)
  • Manque de connaissances et d’habiletés pour assurer le maintien de leur autonomie
  • Sentiment d’impuissance face à leur avenir
  • Sentiment de n’être utile à rien
  • Grand besoin de reconnaissance et d’affection
  • Problèmes de santé mentale (dépression, troubles de la personnalité, etc.)
  • Isolement social

 

 

Quand l’espoir fait marcher

Et pourtant, ces jeunes adultes pauvres et itinérants espèrent encore. Ils souhaitent reconstruire des ponts avec leur histoire, leurs parents et leur famille. Ils sont prêts à établir de nouveaux liens et à faire encore confiance pour ne plus être aussi seuls. Ces jeunes désirent avoir la chance de faire une rencontre qui fera la différence. D’une étape à l’autre, ils conservent l’espoir que les choses soient différentes… que ça fonctionne enfin pour eux. Mais comme l’espoir a pour grande sœur la soif et pour voisine la peur, notamment d’être encore déçu, ils hésitent. Ils s’avancent de côté, prêts à partir au moindre faux pas de la part de ceux qui tentent de les approcher.

Lorsque les jeunes frappent à la porte d’une Auberge du cœur, ils portent en eux le désir intense d’un regard bienveillant posé sur eux qui leur confirme leur humanité et qui leur rappelle qu’ils ont leur place dans cette communauté dont ils se sentent fondamentalement exclus.

Vécus et dynamiques familiales

76%

Conflits familiaux

28%

Violence

24%

Négligence et abandon

22%

Toxicomanie et/ou alcoolisme